Art Sometimes Makes Me Vague
Some day we’ll live in the sky, Birdine. The big idea.
With wings. For now, and now is a very long time,
we’re handed. Our food goes in and out like the food
of the cock and hog. It’s a ruddy life, Birdine —
all meat, sweat and mess. Sometimes I’d welcome
the salt self — stilled and crystal. Would trade in the
black jacket of ambition for a place to head my rest.
We’re in the school of startled night, Birdine —
nobody owns it though everybody stocks a piece.
I saw a drawing the other day and cut it out of
a flyer. Been looking into it since, as if in a Möbius
Strip. A bowman looming on the left — the west —
curving down and out, meets something slanting up
like the nape of a whale. Blue glinting through its
black. Unfastened. A firebird, jet-red, Birdine, comes
plummeting unto yellow. I feel the heat of electric
mettle drawing me onto its crossroads. There isn’t
any screen. Where would the firebird be, Birdine,
if it weren’t affixed to this picture I’ve taped in my
blank book to stay me away from answers.
L’art parfois me confond
traduite par Stéphanie Roesler
Un jour nous vivrons dans le ciel, Birdine. Grande idée.
Avec des ailes. Pour l’instant, et l’instant est très long,
nous avons des mains. La nourriture entre et sort,
comme pour le coq ou le cochon. C’est une rude vie, Birdine –
toute de chair, sueur et saleté. Parfois j’accueille
le moi de sel – pur et cristallin, et j’échangerais
la veste noire de l’ambition contre un endroit
où reposer ma tête. Nous sommes à l’école de la surprise nocturne,
Birdine – personne ne possède
la nuit, mais chacun en fait une réserve.
J’ai vu un dessin l’autre jour et je l’ai découpé
d’un dépliant. Je l’ai scruté comme si c’était
un ruban de Möbius. Un archer surgit à gauche – l’Ouest –
se courbe et se redresse, quelque chose se relève,
comme la nuque d’une baleine. Le bleu
miroite à travers le noir. Délivré. Un oiseau de feu vient, son rouge
de flamme s’estompe en jaune. Je sens la chaleur
d’une fougue électrique qui m’entraîne vers le carrefour.
Il n’y a pas d’écran. Où serait l’oiseau de feu, Birdine,
s’il n’était déposé dans cette image que j’ai collé dans
mon cahier vide pour échapper aux réponses.