soulever doucement l’horizon
comme un tapis
s’y faufiler poussière
attendre
ne rien dire
refuser de franchir le chemin
du sol à la lettre
de la lettre au mot
du mot au soleil
qui communie dans la bouche
il fait six heure et corps
ne plus sentir
ni la foulée du vent parmi les voitures
ni le pouce en l’air qui prie la peau de l’air
saisir l’étendue modulée de la présence
sous les paupières du monde
attendre
se meurtrir d’éternité
écrire l’annonce classée de cette meurtrissure bleue
fixer son prix selon la valeur du baiser
attendre
saigner le poème à la seconde
dix ans au moins la seconde
sans toi
attendre
des siècles de sang dans l’encre de vivre